Les recherches effectuées depuis plusieurs décennies sur le syndrome post-traumatique montrent l'importance des vécus corporels et émotionnels et expliquent les
processus mis en place par l'organisme pour assurer sa survie; notamment, celui du processus dissociatif qui va empêcher le stockage de l'événement ou de la situation comme un simple souvenir et engendrer une mémoire traumatique.
(cf. Travaux et écrits de Muriel Salmona).
Dans la mémoire traumatique, l'événement -même totalement oublié-
peut être réactivé dès lors que la personne retrouve dans son environnement les informations relatives aux conditions dans lequel s'est passé l'événement traumatique: flash-back, sensations particulières,
vécus corporels etc.
Les différents moyens artistiques permettent, par la mise en forme, une réactualisation des traces de l'événement voire de l'événement
lui-même et d'en libérer le poids traumatique et répétitif.
Mais bon nombre de patients n'ont pas vécu d'événements
traumatiques et leurs difficultés renvoient alors non à un encombrant présent mais à des résonnances très puissantes qui, comme des cordes vibratoires, sont elles aussi puissament réactivées au moindre
déclencheur. C'est cette forme de mémoire non vécue mais transmise que j'appelle "Mémoire Fondamentale".